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Par dulcineia le 4 Mars 2005 à 23:14
J'ai aimé une fleur
Elle m'a appris l'amour
Elle m'a appris les pleursC'était si naturel
J'étais tellement polluéElle était tellement belle
J'aimais la renifler
La fleur
Alors je ferme les yeux
Pour reprendre des couleursMais l'orage m'émeut
Et le noir me fait peurLa tristesse m'assassine
C'est la mort qui m'effleureJ'ai perdu c'est un signe
Capucine ta fleur
La fleurM
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Par dulcineia le 19 Février 2005 à 12:10
Holà, gardeur de troupeaux,
Sur le bord de la route,
Que te dit le vent qui passe ?
« Qu'il est le vent ,et qu'il passe,
Et qu'il est déjà passé,
Et qu'il passera encore.
Et à toi, que te dit-il ? »
« Il me dit bien davantage.
De maintes autres choses il me parle.
De mémoires et de saudades
Et de choses qui n'ont jamais été. »
« Tu n'as jamais entendu passer le vent.
Le vent ne parle que de vent.
Ce que tu as entendu était mensonge,
Et le mensonge est en toi. »
Alberto Caeiro,
Hétéronyme de Fernando Pessoa.
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Par dulcineia le 8 Janvier 2005 à 23:32
Ne me quitte pas
Il faut oublier
Tout peut s'oublier
Qui s'enfuit déjà
Oublier le temps
Des malentendus
Et le temps perdu
A savoir comment
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois
A coups de pourquoi
Le cœur du bonheur
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Moi je t'offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas
Je creuserai la terre
Jusqu'après ma mort
Pour couvrir ton corps
D'or et de lumière
Je ferai un domaine
Où l'amour sera roi
Où l'amour sera loi
Où tu seras reine
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Je t'inventerai
Des mots insensés
Que tu comprendras
Je te parlerai
De ces amants-là
Qui ont vu deux fois
Leurs cœurs s'embraser
Je te raconterai
L'histoire de ce roi
Mort de n'avoir pas
Pu te rencontrer
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
On a vu souvent
Rejaillir le feu
D'un ancien volcan
Qu'on croyait trop vieux
Il est paraît-il
Des terres brûlées
Donnant plus de blé
Qu'un meilleur avril
Et quand vient le soir
Pour qu'un ciel flamboie
Le rouge et le noir
Ne s'épousent-ils pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Je ne vais plus pleurer
Je ne vais plus parler
Je me cacherai là
A te regarder
Danser et sourire
Et à t'écouter
Chanter et puis rire
Laisse-moi devenir
L'ombre de ton ombre
L'ombre de ta main
L'ombre de ton chien
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas.Jacques Brel, 1959.
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Par dulcineia le 22 Décembre 2004 à 20:47
Au village, sans prétention
J'ai mauvaise réputation.
Qu'je m'démène ou qu'je reste coi
Je pass' pour un je-ne-sais-quoi!
Je ne fais pourtant de tort à personne
En suivant mon chemin de petit bonhomme.
Mais les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Non les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Tout le monde médit de moi
Sauf les muets, ça va de soi.
Le jour du Quatorze Juillet
Je reste dans mon lit douillet.
La musique qui marche au pas
Cela ne me regarde pas.
Je ne fais pourtant de tort à personne
En n'écoutant pas le clairon qui sonne.
Mais les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Non les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Tout le monde me montre du doigt
Sauf les manchots, ça va de soi.
Quand j'croise un voleur malchanceux
Poursuivi par un cul-terreux;
J'lance la patte et pourquoi le taire
Le cul-terreux s'retrouv' par terre
Je ne fais pourtant de tort à personne
En laissant courir les voleurs de pommes.
Mais les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Non les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Tout le monde se rue sur moi
Sauf les culs-de-jatte, ça va de soi.
Pas besoin d'être Jérémie
Pour d'viner l'sort qui m'est promis
S'ils trouv'nt une corde à leur goût
Ils me la passeront au cou
Je ne fait pourtant de tort à personne
En suivant les ch'mins qui n'mènent pas à Rome
Mais les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Non les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux
Tout l'mond' viendra me voir pendu
Sauf les aveugles, bien entenduGeorges Brassens
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Par dulcineia le 19 Décembre 2004 à 03:55
Dans l'alcôve sombre,
Près d'un humble autel,
L'enfant dort à l'ombre
Du lit maternel.
Tandis qu'il repose,
Sa paupière rose,
Pour la terre close,
S'ouvre pour le ciel.Il fait bien des rêves.
Il voit par moments
Le sable des grèves
Plein de diamants,
Des soleils de flammes,
Et de belles dames
Qui portent des âmes
Dans leurs bras charmants.Songe qui l'enchante !
Il voit des ruisseaux.
Une voix qui chante
Sort du fond des eaux.
Ses sœurs sont plus belles.
Son père est près d'elles.
Sa mère a des ailes
Comme les oiseaux.Il voit mille choses
Plus belles encor ;
Des lys et des roses
Plein le corridor ;
Des lacs de délice
Où le poisson glisse,
Où l'onde se plisse
À des roseaux d'or !Enfant, rêve encore !
Dors, ô mes amours !
Ta jeune âme ignore
Où s'en vont tes jours.
Comme une algue morte
Tu vas, que t'importe !
Le courant t'emporte,
Mais tu dors toujours !Sans soin, sans étude,
Tu dors en chemin ;
Et l'inquiétude,
À la froide main,
De son ongle aride
Sur ton front candide
Qui n'a point de ride,
N'écrit pas : Demain !Il dort, innocence !
Les anges sereins
Qui savent d'avance
Le sort des humains,
Le voyant sans armes,
Sans peur, sans alarmes,
Baisent avec larmes
Ses petites mains.Leurs lèvres effleurent
Ses lèvres de miel.
L'enfant voit qu'ils pleurent
Et dit : Gabriel !
Mais l'ange le touche,
Et, berçant sa couche,
Un doigt sur sa bouche,
Lève l'autre au ciel !Cependant sa mère,
Prompte à le bercer,
Croit qu'une chimère
Le vient oppresser.
Fière, elle l'admire,
L'entend qui soupire,
Et le fait sourire
Avec un baiser.Victor HUGO, Les Feuilles d'automne (1831)
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