• L'hiver commence demain...  énorme coup de barre, tout d'un coup...

    Ne jamais attendre demain... vivre... tout de suite... là... Maintenant... le

    dernier jour d'automne... savourer... n'aie pas peur, Dulci, jesuis là... qui dit

    ça?... C'est moi, rien que moi... Ah, c'est toi... mais j'ai eu tellement de

    toi(t)s déjà... je vogue de toi en toit... la route n'a pas de fin... les

    voyageurs ne s'arrêtent jamais... 0 à 5 en minibus, ça marque... Bruxelles,

    Lisbonne, Londres, Amsterdam, Luanda, routes avions bateaux... J'aime ma

    colline; j'aime toujours pendant quelques mois...  où demain? Perpétuelle

    angoisse, perpétuel renouveau... Combien d'adresses? ...vingt?... jamais

    compté... faut que ça bouge ou je dépéris...


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  • Dans l'alcôve sombre,
    Près d'un humble autel,
    L'enfant dort à l'ombre
    Du lit maternel.
    Tandis qu'il repose,
    Sa paupière rose,
    Pour la terre close,
    S'ouvre pour le ciel.

    Il fait bien des rêves.
    Il voit par moments
    Le sable des grèves
    Plein de diamants,
    Des soleils de flammes,
    Et de belles dames
    Qui portent des âmes
    Dans leurs bras charmants.

    Songe qui l'enchante !
    Il voit des ruisseaux.
    Une voix qui chante
    Sort du fond des eaux.
    Ses sœurs sont plus belles.
    Son père est près d'elles.
    Sa mère a des ailes
    Comme les oiseaux.

    Il voit mille choses
    Plus belles encor ;
    Des lys et des roses
    Plein le corridor ;
    Des lacs de délice
    Où le poisson glisse,
    Où l'onde se plisse
    À des roseaux d'or !

    Enfant, rêve encore !
    Dors, ô mes amours !
    Ta jeune âme ignore
    Où s'en vont tes jours.
    Comme une algue morte
    Tu vas, que t'importe !
    Le courant t'emporte,
    Mais tu dors toujours !

    Sans soin, sans étude,
    Tu dors en chemin ;
    Et l'inquiétude,
    À la froide main,
    De son ongle aride
    Sur ton front candide
    Qui n'a point de ride,
    N'écrit pas : Demain !

    Il dort, innocence !
    Les anges sereins
    Qui savent d'avance
    Le sort des humains,
    Le voyant sans armes,
    Sans peur, sans alarmes,
    Baisent avec larmes
    Ses petites mains.

    Leurs lèvres effleurent
    Ses lèvres de miel.
    L'enfant voit qu'ils pleurent
    Et dit : Gabriel !
    Mais l'ange le touche,
    Et, berçant sa couche,
    Un doigt sur sa bouche,
    Lève l'autre au ciel !

    Cependant sa mère,
    Prompte à le bercer,
    Croit qu'une chimère
    Le vient oppresser.
    Fière, elle l'admire,
    L'entend qui soupire,
    Et le fait sourire
    Avec un baiser.

    Victor HUGO, Les Feuilles d'automne (1831)


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  • Une inconnue vous offre une fleur...

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